mercredi 16 février 2011

Préambule

La performance sociale est le nouveau thème à la mode depuis trois ans. C’est la troisième partie de ce que l’on pourrait appeler la performance globale de l’entreprise. Les deux premiers aspects étant la performance économique et la performance environnementale. Avant-hier, l’entreprise n’était là que pour dégager des bénéfices. Hier, on lui a demandé de le faire en se préoccupant de l’environnement écologique : produire respectueusement, en pensant à l’avenir. Aujourd’hui, l’entreprise a un nouveau rôle social : s’occuper des personnes travaillant pour elle ainsi que des communautés qui l’entourent. 



Cela va de pair avec la responsabilité sociale (sociétale) de l’entreprise. En effet, il s’agit d’un « concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire » (définition du livre vert de la communauté européenne). Autrement dit, le rôle social fait parti intégrante de l’entreprise. C’est de ce sujet que notre blog va traiter, en laissant de coté l’aspect environnemental.

Pourquoi donc la performance sociale ? Depuis quelques années, la financiarisation à outrance de l’économie a amené l’entreprise à chercher une rentabilité maximale pour satisfaire ses actionnaires.  Les ressources humaines ont été utilisées au même titre que d’autres telles les machines ou les matières premières, se résumant à des centres de coûts, des variables d’ajustements du contrôle de gestion. Or aujourd’hui cet aspect change, on considère l’homme comme une ressource nécessaire permettant la performance économique. Pour simplifier, un salarié satisfait de son travail va améliorer la performance globale de l’entreprise.

Mais à quoi correspond réellement la performance sociale ? Ce terme est à rapprocher aux recherches Anglo-Saxonnes sur le concept de Corporate Social Performance. A première vue, on pense tout de suite aux relations entre employeurs et employés, de l’employé au sein de l’organisation. En réalité, ce concept est plus large puisqu’il englobe aussi les parties externes à l’entreprise, c'est-à-dire toutes les parties prenantes qui gravitent autour de l’entreprise : les fournisseurs, les clients, les non consommateurs, la société en général. En effet, peut-on dire qu’une entreprise a une bonne performance sociale si elle traite correctement ses employés, mais qu’elle achète des marchandises à une entreprise qui exploitent les siens ? 

Le plus difficile dans ce concept est finalement de le mesurer : « If you can't measure it, you can't manage » Peter Drucker. 

2 commentaires:

  1. Je crois aussi qu'un salarié satisfait de son travail a plus de chance de contribuer au succès de son entreprise. Dans un autre optique, les unions syndicales luttent depuis longtemps pour l'amélioration des conditions de travail. Ils encouragent donc la performance sociale des entreprises. Alors en faisant un lien entre les 2 sujets, nous pourrions conclure que les unions syndicales améliore la perfomance des entreprises. Croyez-vous qu'une entreprise dont les employés sont syndiqués à plus de chance de connaître du succès? Qu'en pensez-vous?

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  2. Pour répondre à votre question : «peut-on dire qu’une entreprise a une bonne performance sociale si elle traite correctement ses employés, mais qu’elle achète des marchandises à une entreprise qui exploitent les siens ?», je crois que l’entreprise peut seulement être responsable de ses actions et de son effet sur les parties prenantes. Si l’un de ses fournisseurs exploite ses employés, tel que le travail des enfants dans une usine outremer, celui-ci ne peut être tenu responsable des actions d’une de ses parties prenantes. Par contre, l’entreprise pourrait effectivement couper les liens et favoriser un fournisseur ayant des valeurs plus proches de les siennes. Croyez-vous vraiment que l’entreprise de nos jours favorisera une action de ce type face à la réduction des coûts d’achat par exemple ? Je crois qu’encore, les entreprises sont à la recherche de la profitabilité que du respect des normes sociales. Par contre, j’ai la conviction que les entreprises ont un plus grand intérêt à respecter l’aspect social qu’environnemental du développement durable dû à sa proximité. Je m’explique. Les employés étant l’une des ressources actives de l’entreprise, ceux-ci contribuent à la performance de celle-ci. L’entreprise ne verra pas nécessairement son impact direct sur les ressources naturelles, mais pourra plus facilement le constater au niveau de ses employés.

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